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Santé financière des immeubles de copropriétés :
dévoilement d'une étude préoccupante |
QUÉBEC, le 8 octobre
2015
La Fédération des chambres immobilières du Québec (FCIQ), le
Regroupement des gestionnaires et copropriétaires du Québec
(RGCQ) et l'Association des professionnels de la construction et
de l'habitation du Québec (APCHQ) dévoilent aujourd'hui les
résultats d'une étude sur les fonds de prévoyance des
copropriétés au Québec. Les trois principales organisations
concernées par la question ont collaboré et uni leurs efforts
afin d'offrir un tout premier portrait de l'état des fonds de
prévoyance dans le marché des copropriétés au Québec.
Sommes insuffisantes dans les fonds de prévoyance
Parmi les résultats notables de l'étude, à laquelle ont répondu
863 gestionnaires et administrateurs de copropriétés, 41 % des
répondants ont indiqué que les sommes disponibles dans leur
fonds de prévoyance se sont avérées insuffisantes lorsqu'ils en
ont eu besoin pour effectuer certains travaux de réparation
majeure ou de remplacement aux parties communes de leur
immeuble. Dans l'échantillon de l'étude, ce manque de fonds
concerne les immeubles âgés de quinze ans et plus dans une
proportion de 68 %.
« L'utilité d'un fonds de prévoyance est justement de s'assurer
que les copropriétaires aient les fonds suffisants le temps
venu, par exemple, pour le remplacement de la fenestration ou la
réfection de la toiture. Lorsqu'il est temps de procéder à ces
travaux, les copropriétaires devraient s'attendre à ce que leur
fonds de prévoyance soit correctement garni », affirme Me Yves
Joli-Cœur, fondateur et secrétaire général du RGCQ.
« Trop souvent, les acheteurs de copropriétés ne réalisent pas
la complexité d'une telle transaction. Entre autres, ils
n'accordent pas suffisamment d'importance à l'analyse de la
santé financière de l'immeuble en copropriété au moment de
l'achat. Pourtant, celle-ci aura un impact direct sur les frais
de copropriétés et les cotisations futures. Conséquemment, cette
santé financière devient un facteur déterminant dans
l'établissement du prix d'achat », ajoute Christiane St-Jean,
membre du conseil d'administration de la FCIQ et présidente de
la Chambre immobilière de Québec (CIQ).
Paiement d'une cotisation spéciale
Parmi les répondants dont le fonds de prévoyance a été
insuffisant pour financer des travaux de remplacement ou de
réparation majeure, au moins 61 % d'entre eux ont dû exiger de
leurs copropriétaires le paiement d'une cotisation spéciale. Les
résultats démontrent aussi que, dans une large proportion, les
copropriétaires n'apprécient pas avoir à payer une cotisation
spéciale. Cela permet de croire que ceux-ci aimeraient davantage
payer un montant approprié chaque mois pour garnir adéquatement
leur fonds de prévoyance et ainsi mieux faire face à des
dépenses importantes.
Autres résultats en rafale
- 49 % des répondants n'ont pas
d'outils de gestion pour assurer le financement des travaux
d'entretien et de réparation à leur immeuble.
- 24 % des répondants ont fait
appel à un expert externe pour évaluer les sommes à consacrer à
leur fonds de prévoyance.
- Le solde du fonds de
prévoyance est inférieur à 1 % de la valeur à neuf du bâtiment
pour 67 % des répondants. En moyenne, il correspond à
1,7 % de la valeur à neuf du bâtiment.
« Nous ne voulons pas être alarmistes, car le marché du condo
est de plus en plus important et il correspond à un moyen
efficace d'assurer la densification urbaine. Mais justement, ces
résultats doivent nous amener collectivement à corriger le tir
pour s'assurer que ce marché demeure vigoureux et surtout, qu'il
continue de représenter un choix intéressant pour les acheteurs
», déclare François-William Simard, directeur des communications
de l'APCHQ.
Une réforme est nécessaire
Le RGCQ, la FCIQ et l'APCHQ s'entendent sur le fait qu'une
réforme est souhaitable sur la question des fonds de prévoyance
dans le secteur de la copropriété. « Il ne fait aucun doute pour
nos trois organisations que le cadre actuel doit être revu. Il
est toutefois essentiel que la nouvelle réglementation soit
appliquée de façon graduelle et que les nouvelles dispositions
s'appliquent tant au marché de la copropriété neuve qu'à celui
de la copropriété existante », ajoute M. Simard.
Déclaration commune des trois organisations
Afin d'énoncer quelques principes directeurs d'une éventuelle
modification de la réglementation, les trois organisations ont
rédigé une déclaration commune. En voici quelques passages :
- Le RGCQ, la FCIQ et l'APCHQ
souhaitent que les propriétaires de condo soient mieux outillés
pour faire face à leurs obligations liées à l'entretien
et à la réparation du bâtiment.
- Les trois parties sont
favorables à une réforme de la réglementation sur la
copropriété.
- Les trois parties sont d'avis
qu'il est nécessaire d'amener les gestionnaires et
administrateurs de condo à se doter, dans un délai à déterminer,
d'une étude de fonds de prévoyance.
- Les trois parties jugent que
la nouvelle réglementation doit être mise en œuvre de façon
graduelle et s'appliquer tant au marché de la copropriété
neuve qu'existante.
La déclaration commune complète peut être consultée en se
rendant au
www.rgcq.org
ou au
www.apchq.com/declarationcommune2015
Création d'un groupe de travail
Les trois organisations annoncent également la création d'un
groupe de travail visant à définir les modalités de la future
réglementation sur les fonds de prévoyance, dans le respect des
principes énoncés dans la déclaration commune. Elles espèrent
qu'il s'en dégagera un fort consensus pour ensuite soumettre des
recommandations fortes au gouvernement. D'autres organisations
seront donc invitées à se joindre à ce groupe de travail.
« Nous espérons, par la démarche entreprise aujourd'hui, que les
copropriétaires seront sensibilisés à l'importance d'assurer un
financement adéquat de leur fonds de prévoyance et qu'ils
pourront, grâce à une réforme de la réglementation, assurer le
bon état de leur immeuble à moyen et long termes », conclut Me
Joli-Coeur.
L'étude sur les fonds de prévoyance peut être consultée en se
rendant au
www.rgcq.org
ou au
www.apchq.com/rapportcondo2015
À propos de la FCIQ
La Fédération des chambres immobilières du Québec est une
association à but non lucratif regroupant les douze chambres
immobilières du Québec, de même que plus de 13 000 courtiers
immobiliers qui en sont membres. Sa mission est de promouvoir et
de protéger les intérêts de l'industrie immobilière du Québec
afin que les chambres et les membres accomplissent avec succès
leurs objectifs d'affaires.
À propos du RGCQ
Le RGCQ prône la saine gestion et la bonne gouvernance en
copropriété. Il veille à l'intérêt des copropriétaires et
administrateurs au sein de ce mode d'habitation, mais également
à ce que les gestionnaires d'immeubles livrent des prestations
respectueuses de l'éthique. L'entretien et la conservation du
bâti représentent sa principale raison d'être.
À propos de l'APCHQ
Fondée en 1961, l'APCHQ est un organisme privé à but non
lucratif qui a pour mission de faire valoir et développer le
professionnalisme de ses 17 000 entreprises membres réunies au
sein de 15 associations régionales. Grâce à son offre de
services techniques, juridiques, administratifs et de formation
ainsi qu'à ses interventions gouvernementales et publiques,
l'APCHQ contribue à ce que ses membres puissent accroître leurs
compétences et évoluer dans un environnement hautement
compétitif.
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